Veilleuse horaire

G. Teymon, La Science Illustrée N°265 - 24 Décembre 1892
Lundi 25 novembre 2013

À côté des inventions qui surgissent chaque.jour et qui ’procèdent des nouveaux éléments mis à la disposition des chercheurs par les conquêtes récentes de la science, il est curieux de mentionner le petit appareil représenté ci-dessus, fondé sur un système de mensuration du temps qui remonte à l’aurore des civilisations.

La veilleuse horaire est fondée sur le principe de la combustion d’une matière qui se consume par parties égales dans un laps de temps connu par l’observation. Les anciens usaient de flambeaux de matières résineuses pour obtenir le même résultat ; les moines du moyen âge connaissaient le cierge de cire, à divisions graduées qui répondait au même office. Hâtons-nous de dire que l’inventeur de la veilleuse horaire n’a jamais songé à faire concurrence au chronomètre, non plus qu’aux horloges de précision. Il a voulu créer un appareil commode, de prix économique, distribuant une lumière discrète et montrant au dormeur qui s’éveille l’heure sur un cadran lumineux. Son appareil, d’apparence élégante, réalise ces diverses conditions.

Le simple examen du dessin ci-joint nous permet de saisir le fonctionnement de la veilleuse. Un tube creux de métal est fixé sur un pied massif qui assure sa stabilité. Le tube à sa partie supérieure supporte un cadran de verre dépoli, qui porte les douze divisions d’une horloge ordinaire. Une aiguille indicatrice est montée sur l’axe d’une poulie actionnée par un fil métallique qui pénètre dans le tube par sa partie inférieure et vient se renouer à l’extrémité d’un fort ressort à boudin, qui fait remonter une bougie à mesure qu’elle se consume. Il suffit, au moment où on allume cette bougie, d’amener, à la main, l’aiguille sur l’heure présente. La composition de la bougie est telle qu’elle diminue en une heure de la longueur voulue pour faire avancer l’aiguille d’une division.

Comme on voit, le moyen est encore bien imparfait, non qu’une bougie ne brûle pas régulièrement, .mais parce qu’on se trouve dans l’expresse nécessité d’employer les bougies pour lesquelles l’appareil a été construit.

G. Teymon

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