Exposition universelle de 1900. Projets du concours des divers palais des Champs-Élysées

La Nature, N°1221 - 24 Octobre 1896
Vendredi 9 mars 2012 — Dernier ajout jeudi 6 novembre 2014

Le programme de ce concours, laissant aux architectes toute latitude de développer à leur choix l’unou l’autre des édifices mis au concours, exigeait cependant un plan général des deux palais.

Le petit palais élevé en face du grand aura 120 mètres et affectera une forme soit rectangulaire, ovale, carrée, etc., au choix de l’artiste.

Tout autre est le grand palais, qui est nettement limité et aura la forme d’un II et mesurera 220 mètres.

L’exposition des projets a été ouverte au Palais de l’lndustrie le 9 juillet 1896.

Cet exposé donné, passons rapidement aux différents projets primés. Il était alloué une somme de 60 000 francs aux dix meilleures primes. 45 000 francs aux cinq grands palais et 15000 francs aux petits. Après un examen des plus sérieux, le jury a décidé que l’ensemble des projets n’étant pas satisfaisant ne pouvait être exécuté sans modifications, Pour le grand palais les primes ont été décernées comme il suit :

1e prime 15 000 fr. MM. Louvet.
2e 12 000 Deglane et Binet
3e 8 000 Thomas.
4e 6 000 Girault.
5e 4 000 Tropey-Bailly.

Les cinq primes pour le petit palais sont :

1e prime 5 000 fr. MM. Girault.
2e 4 400 Cassieu-Homard.
3e 3 000 Toudorre et Pradelle
4e 2 000 Mewès
5e 1 000 Deperthes (Pierre et Jules)

Grands palais. - M. Louvet (1e prime) cherche autant que possible à garder l’aspect des Champs-Élysées. Les salles de peinture se trouvent tout autour du périmètre du palais ; dans ses angles des salles de repos, la salle de concert n’est plus gênante, les accès et les dégagements parfaitement étudiés ; l’ensemble du plan indique une entente remarquable des grands édifices d’un seul jet.

MM. Deglane et Binet (2e prime) ont présenté un monument dont la façade se tient d’une façon remarquable, sauf le dôme qui semblerait peut-être en dehors d’une silhouette normale et qui en perspective perdrait le bénéfice d’une assiette raisonnée ; ils offrent tant à l’extérieur qu’à l’intérieur un saisissant aspect décoratif, en ouvrant sur l’axe du hall perpendiculaire à la nouvelle avenue, en face l’entrée, une autre nef vitrée qui donnerait vue sur les salons de peinture, jusqu’à la salle de concert, celle-ci nettement accusée et exclusivement décorative, façade sur l’avenue d’Antin avec une rotonde grandiose.

M. Thomas (3e prime), l’architecte actuel du palais, connaissant les tenants et les aboutissants adopte d’autres dispositions. L’exposition de peinture est rejetée tout autour du hall de la sculpture, aux angles des salons de repos. Le Temps, à ce sujet, apprécie ainsi : « Cette façade, d’une grande simplicité de composition, s’impose par ses grandes lignes, ses abouts décoratifs et son ordonnance architectuurale, que rehausserait, an premier étage, derrière une élégante colonnade, une grande frise en grès vitrifié représentant l’Union de l’art. »

M. Girault (4e prime) met sa salle de concert assez reculée pour n’être pas encombrante : la peinnture peut être considérée presque comme d’un seul tenant. Le hall qui monte du rez-de-chaussée laisse assez d’espace et donne aux salons des côtés et aux portiques de circulation des espaces suffisants. Remarquable habileté de décoration, exécution et modèles de dessins absolument remarquables.

M. Tropey-Bailly (5e prime) place sa salle de conncert sur la façade de l’avenue d’Antin, l’exposition de peinture dans les galeries en ceinture de l’édifice jusque et y compris le bâtiment de l’avenue d’Antin ; les galeries sont desservies par des escaliers de moyenne importance mais nombreux, côté de l’avenue ; la sculpture se trouve aux extrémités du hall.

Petits palais. - M. Girault (1e prime), avec sa combinaison d’un étage sur un haut soubassement, son petit jardin semi-circulaire, ses doubles galeries le pourtournant, sculpture et peinture de plain-pied, est tout bonnement délicieux.

MM. Cassius-Bernard (2e prime) présentent deux ailes en quart de cercle de portiques à deux étages, très décoratifs, relevés de petits pavillons extérieurs qu’encadrent des escaliers doubles, eux-mêmes cirrconscrits par des galeries d’exposition superposées.

MM. Toudorre et Pradille (3e prime) présentent un projet d’un joli caractère antique.

M. Mewès (4e prime) se renferme dans la forme trapézoïdale du plan, en faisant son édifice demi-circulaire avec des galeries et des portiques conncentriques.

MM. Pierre et Jules Deperthes (5e prime), se renfermant judicieusement dans la surface accordée, ont donné des emplacements importants à leur musée en laissant deux petits jardins triangulaires qui servent comme éclairage.

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