La pile Louis Maiche

L’électricité N°13 — 2 avril 1881
Samedi 14 janvier 2012 — Dernier ajout dimanche 5 février 2012

Nous donnons la figure de la pile téléphonique de M. L. Maiche, appareil d’une construction absolument originale.

L’inventeur s’est attaché à remplir toutes les conditions voulues pour que sa pile puisse fonctionner indéfiniment, et ce résultat idéal est obtenu grâce au moyen de dépolarisation qu’il emploie.

Un vase poreux percé de larges trous est fixé à un couvercle en ébonite, fermant un vas en verre rempli de charbon de cornue concassé et platiné. Le vase poreux est traversé par un tube en ébonite supportant une petite coupe en porcelaine, dans laquelle se trouvent un peu de mercure et deux petits lingots de zinc.

Un fil de platine réunit la seconde borne aux fragments de charbon qui sont dans le vase poreux.

Les contacts sont donc parfaitement assurés. Le zinc ne s’use rigoureusement que quand on se sert de la pile ; il plonge entièrement dans le liquide, par conséquent il est employé jusqu’à la fin et sans aucune perte.

Sous l’influence de charbon platiné, l’hydrogène de l’eau qui tend à polariser le charbon se combine avec l’oxygène de l’air. Pour que cet effet nouveau, cherché infructueusement depuis longtemps, puisse avoir lieu, le charbon ne doit plonger dans l’eau que très peu, Il est humide par capillarité et présente à l’air une surface considérable.

L’eau produite par la combinaison de l’hydrogène et de l’oxygène contribue, dans une certaine mesure, à remplacer celle qui pourrait manquer par l’évaporation à laquelle du reste, le couvercle s’oppose.

La force électro-motrice de cette pile est d’environ 1250. Mais il est nécessaire de la soumettre à une résistance extérieure de 3 kilomètres au moins de fil télégraphique ordinaire pour qu’elle serve d’une façon tout à fait avantageuse. Le liquide excitateur peut être de l’eau saturée de sel ammoniac, ou acidulée par l’acide sulfurique ou le bi-sulfate de soude, à raison de 10 % dans l’eau.

On peut estimer qu’un élément faisant fonctionner une sonnerie 100 fois par jour, n’aura pas besoin d’être visité avant un temps très long, et, dans ce cas, ce ne sera que le zinc qu’il faudra remplacer, puisque le charbon platiné conserve indéfiniment ses propriétés catalytiques,

La pile L. Maiche est surtout destinée à la télégraphe et aux sonneries.

L’absence d’entretien, su propriété et le soin apporté dans toute sa construction, en font l’instrument le plus complet qui existe aujourd’hui dans son genre.

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