Les campanules

Ferdinand Faideau, La Science Illustrée N°445 — 6 juin 1896
Lundi 13 octobre 2014 — Dernier ajout mardi 12 mars 2024

Ferdinand Faideau, La Science Illustrée N°445 — 6 juin 1896

Il n’est pas besoin de connaissances botaniques spéciales pour déterminer le genre Campanule dont nous voulons nous occuper aujourd’hui. Corolle en forme de cloche (campanula), tel est Je caractère unique et suffisant dans la plupart des cas qui permet de réunir toutes les espèces du groupe ; aussi ces charmantes plantes sont-elles universellement connues.

Le battant de la cloche est formé par le style que renflent à son extrémité les stigmates. Les étamines ne nuisent pas à la ressemblance : car, au moment où la fleur est dans son entier épanouissement, elles sont flétries et pour ainsi dire invisibles au fond de la corolle.

Toutes nos campanules françaises, au nombre d’une vingtaine, dont sept seulement pour la région parisienne, sont bisannuelles ou vivaces. Leurs fleurs, diversement groupées suivant les espèces, sont généralement bleues ou violacées, parfois blanches, rarement jaunâtres.

Ce sont des plantes de la fin du printemps et de l’été dont les fleurs se dressent ou pendent le long des chemins, sur les pelouses, à l’orée des bois. Parmi les plus communes sont la Campanule agglomérée, qui doit son nom à ses fleurs sessiles groupées, serrées les unes contre les autres au sommet de la tige ; la Campanule gantelée, dont les clochettes bleues pendantes à l’extrémité de pédoncules en grappe, égayent les buissons dès la fin de mai ; la Raiponce, belle plante bisannuelle qui élève parfois tout un jeu de cloches jusqu’à 1 mètre de hauteur ; ses feuilles, avant la floraison, constituent une excellente salade.

L’espèce la plus répandue, la plus charmante aussi, est la Campanule à feuilles rondes ; très petite, menue, elle produit, quand elle est abondante, un effet des plus agréables.

Les feuilles rondes auxquelles elle doit son nom n’existent que près du sol ; elles disparaissent pendant la floraison, de sorte que la Campanule dite à feuilles rondes ne possède que des feuilles allongées au moment où, généralement, on l’étudie. Ce cas de polymorphisme des feuilles se présente aussi pour la Fausse Raiponce et la Campanule gantelée.

Nos espèces sauvages sont très gracieuses, mais quelle splendeur dans les espèces cultivées ! Les horticulteurs ont obligé le calice à se colorer, la corolle à se doubler ; ils ont obtenu des fleurs gigantesques qui sont à celles de nos humbles campanules champêtres, ce que la « Savoyarde » est à la cloche d’une église de village ; leur coloration a été variée à l’infini ; au violet et au blanc fournis par la nature sont venus s’adjoindre, par une savante et patiente sélection, le rose, le gris de lin, le lilas pointillé, etc.

Parmi les espèces les plus ornementales, citons la Campanule à feuilles en cœur, dont les grandes fleurs en cloche très évasée sont portées isolément à l’extrémité des tiges ; la Campanule à feuilles larges, remarquable par la vigueur de sa végétation et par ses grandes fleurs qui, malheureusement, passent vite lorsqu’elles sont exposées en plein soleil.

La Campanule pyramidale, plante bisannuelle qu’on désigne communément sous le nom de Pyramide, donne, en juillet et août, un cône de fleurs bleues très pâles, quand elles se sont développées à l’ombre.

L’ensemble formé par ces centaines de fleurs rapprochées les unes des autres sur une hauteur de près de 2 mètres est, au moment de l’entière floraison, d’une splendeur sans égale.

Il faut citer également tout à fait à part, la Campanule carillon (C. medium), bisannuelle comme la précédente.

La Campanule carillon est l’espèce la plus répandue dans les jardins, la plus variée comme races ; ses fleurs, énormes, nombreuses, s’épanouissent en mai, et conservent toute leur fraîcheur pendant près d’un mois.

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