l’huile d’Isano

La Nature N°3145 — 1er octobre 1947
Samedi 12 décembre 2009 — Dernier ajout lundi 25 mars 2024

La Nature N°3145 — 1er octobre 1947

La pénurie actuelle d’huile de lin et d’huile de bois de Chine conduit l’industrie des peintures et vernis à rechercher de nouvelles huiles siccatives et attire à nouveau l’attention sur une huile encore peu connue en provenance de l’Afrique tropicale. Il s’agit de l’huile d’Isano extraite des graines de l’Ougokea Klaineana, de la famille des Olacacées.

Ses propriétés la rapprochent de l’huile de bois de Chine et elle offre la particularité remarquable d’être formée de glycérides contenant le radical de l’acide isanique, à la fois éthylénique et acétylénique. C’est un très rare exemple d’un corps naturel renfermant des liaisons acétyléniques.

Pour son utilisation à la préparation des vernis, l’huile d’Isano nécessite une cuisson vers120-150°. Cette opération doit être effectuée avec précaution car, par suite de sa nature acétylénique, elle a tendance, quand on la chauffe brusquement, à se décomposer spontanément par une violente réaction exothermique. Néanmoins sa cuisson peut être réalisée et elle donne un produit qui sèche assez rapidement en formant des revêtements d’un beau brillant, d’une bonne solidité et d’une imperméabilité satisfaisante. Elle a été employée en quantité assez importante durant la guerre au Congo, à défaut d’autre huile siccative.

Il semble qu’une des meilleures manières de l’utiliser actuellement consiste à la mélanger avec de l’huile de lin, ce qui réduit considérablement les dangers de sa cuisson. Tandis que les Américains se tournent vers les huiles d’Oïticica du Brésil et du Mexique pour remplacer les huiles de bois de Chine et vers l’huile de Perilla comme substitut de l’huile de lin, l’huile d’Isano, en provenance de l’Empire français, peut être pour nous d’un certain intérêt.

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