Limites pratiques de la transmission électrique de l’énergie

la Revue Scientifique — 27 janvier 1900
Mardi 20 octobre 2009

M. L. Bell étudie, dans Cassier’s Magazine (décembre 1899), les limites pratiques de la transmission électrique de l’énergie. Le point fondamental, c’est de savoir. jusqu’à, quelle limite on peut pousser le voltage, car le prix du cuivre nécessaire pour les conducteurs de transmission varie en raison inverse du carré du voltage.

Actuellement, la tension de 10 000 volts a fait ses preuves ; à 20000 volts les lignes commencent à devenir lumineuses la nuit et il y a une légère perte ; à 40 000 volts la perte devient déjà sensible, et à partir de 50 000 volts, le pouvoir isolant de l’air est tout à fait insuffisant. Il faut alors ou augmenter la distance entre les fils ou les isoler spécialement.

Au point de vue de la distance de transmission, l’expérience a montré que jusque vers 160 kilomètres la transmission électrique ne présente pas de difficulté particulière. Au-delà il convient de réduire la fréquence des courants employés, mais au point de vue électrique, il n’y a pas de raison sérieuse pour qu’on ne puisse pas transmettre l’énergie jusqu’à 7 et 800 kilomètres ; il n’en est pas de même au point de vue commercial, à cause à la fois et du prix d’établissement de la ligne et de la perte considérable qu’entraînerait une transmission aussi longue.

Si l’on s’en tient aux installations existantes, on peut dire que les transmissions de 500 à 1 000 kilowatts donnent des résultats satisfaisants lorsque la distance de transmission n’est pas supérieure à 25 à 40 kilomètres. De 40 à 80 kilomètres, les circonstances locales doivent être plus favorables. De 80 à 160 kilomètres, il faut que l’entreprise soit plus considérable et les conditions meilleures ; enfin, au-delà de 160 kilomètres, le succès est encore plus aléatoire.

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