Céanothes

Ferdinand Faideau, La Science Illustrée N°564 -(17 septembre 1898)
Lundi 28 septembre 2009 — Dernier ajout samedi 6 octobre 2018

La famille des Rhamnées fournit aux jardins d’agrément un grand nombre d’arbustes et quelques herbes dont les fleurs ne présentent, en général, rien de particulièrement brillant, mais ils sont rustiques, peu exigeants pour le sol, croissent bien à l’ombre et sous le couvert des grands arbres ; on peut en faire des massifs sur la lisière des bois, dans les grands parcs et les jardins paysagers.

Parmi les espèces les plus recherchées, il faut citer les nerpruns, dont nous avons eu déjà l’occasion de nous occuper [1], le paliure épineux ou argalou, dont les fruits à formes singulières ont reçu le nom de chapeau d’évêque ; les Pomaderis, remarquables par leur feuillage ; l’Hovenia dulcis et le jujubier, dont les fruits sont comestibles, la Berchemia volubilis, l’une des rares Rhamnées grimpantes, les Phylica, les Colletia, etc.

Parmi les Rhamnées les plus appréciées pour l’ornement des parcs et des jardins sont les céanothes, jolis sous-arbrisseaux à feuilles alternes, à fleurs disposées en élégantes panicules ou en gracieux capitules.

Le calice, pentamère, est coloré ; la corolle est formée de cinq pétales un peu concaves simulant presque un capuchon ; cinq étamines forment l’androcée entourant un ovaire à trois côtes et à trois loges, surmonté d’un style trifide et donnant à la maturité un fruit sec à trois coques. Ces arbustes sont très vigoureux, s’accommodent des plus mauvais sols, mais viennent .mieux en terre légère. Ils se multiplient aisément de semis, d’éclats et de boutures.

Le céanothe azuré (Ceanothus azureus) est un arbuste buissonneux d’environ 1 mètre, à feuilles persistantes ovales, glabres en dessus, blanches et duveteuses en dessous. Il donne, en mai, de longues panicules de fleurs bleu de ciel.

Le céanothe d’Amérique (C. americanus), originaire de l’Amérique du Nord, qui a ordinairement de 1 à 2 mètres de hauteur, peut atteindre 7 mètres.

Ses tiges sont grêles, ses rameaux rougeâtres, ses feuilles ovales, oblongues. Il donne des fleurs blanches qui se succèdent pendant tout l’été. Il en existe des variétés à fleurs bleues, d’autres à fleurs roses.

Le céanothe de Desfontaines (C. Fontanesianus), plus petit dans toutes ses parties, a une grande ressemblance avec le précédent, de même que le céanothe de Delile (C. Delilianus), aux fleurs d’un bleu pâle, aux feuilles larges, pubescentes en dessous, presque persistantes.

Le Cëanothus suffruticosus, originaire de la Mongolie, est une espèce bien moins brillante, mais qui présente l’avantage précieux d’être beaucoup plus rustique ; elle ne souffre jamais du froid et ne craint rien de nos hivers ! Ses feuilles sont ovales, alternes, à court pétiole. Ses Heurs, très petites, sont groupées en ombelles. Le périanthe, pentamère, est verdâtre, coloré en blanc sur les bords. Les cinq étamines sont de la longueur du style simple, filiforme, qui surmonte un ovaire minuscule.

En dehors des espèces résistantes que nous venons d’énumérer ; il en existe un grand nombre qui exigent, sous notre climat, la culture en serre pendant une partie de l’année ou, tout au moins, un abri efficace contre les vents du nord, la protection d’une couche de feuilles sèches. Ce sont de jolis arbustes à feuillage très dense, d’un vert foncé, à reflets un peu métalliques et à fleurs petites, mais nombreuses, de couleur souvent bleu ou bleu pâle.

Le céanothe de l’Oregon (C. oreganus), atteint parfois 4 mètres : ses rameaux sont rougeâtres, ses feuilles épaisses, elliptiques, obtuses, à trois nervures. Fleurs blanches ou blanc verdâtre.

Le céanothe floribond, de Californie, a les feuilles très serrées, luisantes, d’un vert foncé. Il donne, en juin, des fleurs d’un bleu cobalt, en corymbes très serrés formant de petites boules au sommet des ramifications. Celte espèce est peut-être la plus belle du genre.

C’est encore de Californie que sont originaires le céanothe de Lobb (C. Lobbianus), aux feuilles petites, dentées, à bords enroulés en dessous, aux rieurs bleues en groupes serrés, et le céanothe papilleux (C. papillosus), aux lieurs bleu pâle, qui doit son nom ,aux papilles que présentent ses feuilles sur leur face supérieure.

Le céanothe velouté, de I’Orégon, fleurit dès le début de l’hiver ; ses fleurs sont en panicules dressées, d’un blanc un peu jaunâtre, ses feuilles sont grandes, largement pétiolées, d’un vert foncé au-dessus, pâles et d’aspect velouté sur leur face. inférieure.

Le céanothe veruqueux, de Californie, qui peut atteindre de 1m ,50 il 2 mètres . de hauteur, présente à chaque nœud de ses ramifications deux ou quatre excroissances ou verrues de couleur brunâtre. Il donne en avril des fleurs d’un bleu pâle violacé.

Le céanothe rigide, qui lui ressemble beaucoup, a des fleurs d’un bleu pourpré.

Nous arrêtons là cette énumération déjà longue, mais il existe encore bien d’autres espèces de céanothes ornementales.

F. FAIDEAU

[1Voir La Science Illustrée, t. XX, p. 327.

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