Lierre terrestre

A. Truelle - Supplément à La Nature N° 2736 - 11 septembre 1926
Dimanche 15 février 2009 — Dernier ajout samedi 24 décembre 2022

Le lierre terrestre (Glechoma hederacea L.) Labiées a plusieurs synonymes dont les principaux sont : Gléchome hédéracé, Herbe de Saint Jean, Couronne de terre, Rondote. Il tire son nom de ce que ses tiges rampent sur le sol comme le lierre commun (Hedera helix L.) le long des murailles ou des arbres.

Habitat. — Cette petite plante printanière croît en abondance dans les haies, les prairies, au bord des chemins, le long des murs et dans les endroits incultes et frais.

Description sommaire. — Plante vivace de 10 à 30 cm de hauteur, à tiges quadrangulaires, plus souvent couchées et rampantes que dressées, pourvues de racines ou stolons. Feuilles pétiolées, opposées, crénelées, odorantes. Fleurs apparaissant dès février, mais continuant à s’épanouir, selon les régions, jusqu’en juin et juillet, d’un violet clair en glomérules à l’aisselle des feuilles. Toute la plante a une odeur forte et aromatique, une saveur amère, balsamique et un peu âcre.

Culture. — D’après le D’ Héraud, on ne cultive pas le lierre terrestre, car la plante obtenue par la culture est moins active que celle venue spontanément. Cette opinion me paraît personnelle, ne l’ayant pas retrouvée dans d’autres auteurs, mais il n’en est pas moins prouvé que la composition du sol, les engrais et les soins culturaux pris dans leur ensemble exercent sur certaines plantes une réelle influence sur la teneur de leurs principes actifs. Dans tous les cas, on lui accordera une place un peu moins grande dans le Jardin familial, s’il est très abondant dans la région.

Multiplication. — On y procède par le semis et par les stolons ou racines des portions rampantes. Dans leur excellent livre, Culture des plantes médicinales, MM. A. Rolet et D. Bouret donnent la préférence aux stolons qu’on plante au plantoir à 15 cm, sur des lignes distantes de 20 à 30 cm dans un terrain bien labouré. Choisir un lieu frais, ombragé, par exemple, les pentes fraîches exposées au nord. Arroser pour faciliter la reprise et donner les soins habituels : binages et sarclages. La plantation peut durer plusieurs années.

Récolte. — On ramasse la plante entière aussi proprement que possible et sans racines, les feuilles et les sommités au moment de leur, floraison. Il faut les faire sécher rapidement à l’ombre et au besoin au soleil ou à l’étuve. Les feuilles sont étalées sur une claie, et les sommités, réunies en bouquets, suspendues en guirlandes. On doit les conserver très sèches, car l’humidité les noircit facilement.

Composition chimique. — Faute d’une analyse complète, on n’a décelé dans cette plante qu’une huile essentielle et une matière résineuse amère. Propriétés thérapeutiques. — Tous les auteurs anciens qui ont parlé du lierre terrestre se sont accordés à vanter son efficacité contre la phtisie. Si on ne la lui reconnaît plus aujourd’hui, on admet qu’il exerce sur les muqueuses de l’appareil respiratoire une action analogue à celle de l’hysope qui en légitime l’emploi dans les hypercrinies bronchiques (Dr H. L.). Il constitue encore, actuellement, ’un remède très populaire comme tonique, pectoral, vulnéraire, efficace dans les maladies chroniques de la poitrine.

Préparations pharmaceutiques. — On l’emploie en infusion 10 gr. par litre, et en sirop 30 à 60 gr.

Observations commerciales. — Le lierre terrestre est toujours très demandé en herboristerie. La vente des feuilles mondées, entre 1fr. 75 et 2 francs le kg, est plus importante que celle de la plante entière qui n’a guère dépassé 0 fr. 80.

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