Néandertal, mon frère

Silvana Condemi & François Savatier
Samedi 5 novembre 2016 — Dernier ajout jeudi 15 juillet 2021

Éditeur : FLAMMARION (2016)

Auteurs : Silvana Condemi & François Savatier

ISBN : 2081393514

Date de sortie : 26 octobre 2016

Quatrième de couverture : Les amants de Vérone version préhistorique … C’est ainsi qu’en 2013 la presse saluait la découverte majeure de l’auteure : l’identification du premier os appartenant à un métis de père sapiens et de mère néandertalienne. La génétique l’avait annoncé, la paléoanthropologie le confirmait : Homo neanderthalensis et Homo sapiens ont mélangé leurs cultures, mais aussi leurs gènes sur le même territoire européen, et ce pendant plus de 5 000 ans.

Mais alors qui est Néandertal ? Moins un singe repoussant qu’un roux à la peau diaphane ? Moins un charognard qu’un chasseur génial qui maîtrisait le langage et vénérait déjà ses morts ? Se pourrait-il qu’il soit encore parmi nous ?

Bouleversée par l’irruption de méthodes inédites, notre histoire ancienne se récrit très vite, avec des surprises de taille. Dans cette passionnante enquête, les auteurs dressent le portrait le plus actuel de notre étrange ancêtre et passent en revue les multiples hypothèses sur sa disparition présumée. Ce faisant, ils posent la question de notre « réussite » évolutive, au vu de la terrible empreinte que nous laissons sur tout ce qui nous entoure.

Mon avis : J’ai apprécier ce livre pour diverses raisons. La première, et non des moindres : sa présentation. En dix chapitres (250 pages, notes comprises) les auteurs nous racontent l’essentiel de ce que nous savons enfin sur l’un de nos ancêtres. Le vocabulaire est abordable ; technique quand il le faut mais sans excès. Chaque chapitre fait l’objet d’une introduction par une petite fiction présentant ce qui pourrait avoir été une scène de la vie d’un groupe de néandertaliens. Le lecteur peut se faire une meilleur idée de ce qu’était cette vie grâce à des illustrations que j’ai particulièrement appréciées.

Il y a également un cahier central de 8 pages regroupant des photographies de crâne de néandertaliens et d’objets manufacturés qui leur sont attribuables et quelques encadrés (qui ne sont pas vraiment encadrés) où sont développés en une page au plus quelques points plus techniques qu’il serait difficile d’intégrer dans le fil du discours sans casser le rythme.

Que dire d’autres sans s’étaler sur la paléoanthropologie ? Je ne sais. Car comme souvent quand un livre me plait, je suis tenté de me limiter à il m’a plu et il mérite votre attention. ah si ! Je l’ai lu comme un roman. Car, même si ce n’est pas une œuvre de fiction, l’écriture en est suffisamment fluide et « pas prise de tête » pour se laisser aller à le lire tel un divertissement.

En bref : Voilà un livre de vulgarisation réussi. Par son contenu scientifique comme par sa présentation. Je ne peux que vous inciter à vous le procurer. Vous prendrez sans doute comme moi un grand plaisir à sa lecture.

Une citation ?

Un sapiens contemporain vivant dans un quotidien saturé d’écrans couverts d’icônes remplaçant ou limitant à un cadre les fonctions les plus élémentaires de la vie mentale (calculer, s’orienter, regarder, etc.) est-il plus intelligent qu’un de ses contemporains, pêcheur de son métier, qui connaît la mer et le poisson ? Est-il plus intelligent qu’un aborigène qui maîtrise le système de parenté de son ethnie, l’un des plus compliqués du monde ? Est-il plus intelligent que ne l’était un chasseur arctique du XIXe siècle qui parvenait à nourrir sa famille grâce à cent savoir-faire, tous d’une technicité dépassant de très loin ce dont est capable le premier bricoleur occidental venu ? Non, mais l’échelle de l’intelligence présente à l’esprit des Occidentaux tendra pourtant à placer tout en haut l’employé de bureau à l’aise avec écrans, icônes, SMS et toutes les techniques actuelles de communication virtuelle.
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Disponible en poste depuis le 29/05/2019

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