C’est une grave opération que l’arrosage des plantes d’appartement, et c’est généralement parce qu’elle est mal faite que l’on voit s’étioler et périr au bout de quelques les à beau jours plantes feuillage achetées, brillantes de santé, à l’horticulteur. Ce dernier est presque toujours, dans ce cas, accusé d’avoir mis « quelque chose » dans la terre pour faire périr la plante et pousser, par suite, à la consommation. Aussi beaucoup de personnes seraient fort étonnées si on leur disait qu’elles ont causé elles-mêmes les ravages dont elles se plaignent, soit en mettant dans des pièces trop froides ou inégalement chauffées des plantes qui sortent de serres toujours maintenues à une température tiède et régulière, soit en les laissant manquer d’eau, ou, au contraire — ce qui est bien plus fréquent — en leur en donnant jusqu’à amener la pourriture des racines.
C’est pourquoi, si l’on n’est pas sûr de régler convenablement la provision d’eau qui doit être fournie à la plante, il est préférable d’employer une méthode que je n’ose qualifier de nouvelle — car l’est-elle et y a-t-il quelque chose de nouveau sous le soleil ? — mais qui, dans tous les cas, est fort pratique. L’inventeur lui a donné le nom d’arrosage automatique par capillarité. Elle a l’avantage de n’exiger, comme accessoires, que des rubans dits capillaires, et un réservoir rempli d’eau qui sert de support au vase qui contient la plante. La partie supérieure de ce réservoir — auquel on peut, naturellement, donner toutes les formes, même les plus élégantes, — est percée d’un trou destiné à son remplissage et par lequel passe l’une des extrémités du ruban capillaire, tandis que l’autre est enfoncée de 0,02m à 0,03m dans la terre du vase. L’eau monte par capillarité, comme l’huile d’une lampe monte dans la mèche, et l’arrosage se fait ainsi automatiquement et de bas en haut, comme à l’état naturel, avec plus ou moins de lenteur ou d’abondance, suivant les besoins de la plante qui se règle elle-même. La terre n’est jamais alors ni trop sèche, ni trop humide ; elle a toujours une humidité constante et normale favorable au bon développement de la plante ; elle en facilite la floraison et en prolonge la durée. En dehors de tous les avantages que nous venons d’énumérer, la méthode présente encore celui d’une propreté parfaite : plus de taches d’eau sur les meubles et sur le parquet ! Elle permet de s’absenter pour quelques jours sans avoir à craindre de trouver au retour les plantes fanées ou mortes. Enfin, on peut faire dissoudre dans l’eau du réservoir certains sels utiles à la végétation des plantes d’appartement ; le ruban capillaire leur fournit à la fois de l’eau et un bon engrais, c’est-à-dire les éléments principaux de la prospérité. À gauche de notre gravure, on voit le groupe formé par un aspidistra et son support ; l’aspect décoratif de la plante n’en est pas modifié. On peut d’ailleurs employer un cache-pot, comme le montre la gravure, pourvu que le fond en soit percé pour laisser passer le ruban capillaire. A droite se trouve une coupe de l’appareil pour faire comprendre la disposition du ruban et du réservoir. Comme on le voit c’est assez simple et assez facile à organiser, de telle sorte que désormais on peut espérer ne plus avoir chez soi des plantes manquant d’eau ou se pourrissant par excès d’humidité. On pourra même simplifier encore l’appareil, en mettant le réservoir à eau au fond du cache-pot lui-même et en posant le vase rempli de terre par dessus, s’appuyant sur ses bords. Il faudra, dans ce cas, avoir soin que le niveau de l’eau soit assez bas pour ne pas être touché par le fond du vase. F. Faideau