Comment Jacques Cartier découvrit le Canada

Arthenay, Sciences et Voyages N°764 — 19 avril 1934
Mercredi 18 avril 2012

Le 20 avril 1933, sera célébré le quatre-centième anniversaire de l’embarquement de l’explorateur Jacques Cartier, qui devait nous donner le Canada.

Cartier était né en 1494, à Saint-Malo, à l’époque de cette « Renaissance géographique » où de hardis navigateurs découvraient les configurations du globe. Christophe Colomb venait de franchir l’Atlantique ; le nom de Cartier devait s’inscrire dans la prestigieuse pléiade des Vespuce, des Magellan et des Vasco de Gama. Mais son domaine était plus au nord.

Les Malouins naissent gens de mer. À quatorze ans, Cartier était mousse ; puis il voyagea pour son compte, poussant plusieurs fois Jusqu’à Terre-Neuve et même Jusqu’au Brésil.

L’Espagne et le Portugal édifiaient alors cet opulent empire colonial qui devait susciter, aux siècles suivants, tant de rivalités et tant de guerres. De Palos de Moguer, les caravelles des, conquistadors partaient à la conquête des Indes Occidentales et, sur les domaines de Charles-Quint, le soleil ne se couchait plus. Le roi de France, François 1er, voyait avec déplaisir son puissant voisin le devancer partout sur la carte du monde, comme il l’enserrait déjà entre ses États d’Europe.

Au cours d’un pèlerinage au mont Saint-Michel, le roi rencontra Jacques Cartier ; celui-ci sut faire valoir tout l’intérêt de l’exploration et de la conquête pacifique des terres septentrionales de l’Amérique du Nord. François 1er finança l’expédition, et deux mois plus tard, deux navires de soixante hommes, armés avec le concours de l’amiral Chabot, prenaient le large « en vue de découvrir des terres nouvelles pour le roi de France ». On était le 20 avril 1534.

Pendant toute cette première campagne, Cartier ne cessa pas de caboter et de croiser le long des côtes du Canada sans parvenir à identifier l’entrée du fleuve Saint-Laurent, dont il soupçonnait l’existence. Et ceci nous montre combien l’exploration d’une côte inconnue est difficile, même pour un navigateur expérimenté comme Cartier, qui a pu prendre pour un golfe ce qui était en réalité un prodigieux estuaire, porte de l’Amérique intérieure et déversoir des Grands-Lacs.

Les relations de Cartier et de son équipage avec les indigènes furent loyales et empreintes d’une bonhomie qui contraste heureusement avec les excès des Cortez et des Pizarre. Les deux fils d’un chef furent même confiés, pour un an, à l’explorateur, et vinrent à leur tour découvrir l’Europe.

Ce fut à son deuxième voyage que Cartier découvrit, au fond d’un bras de mer dont l’eau devenait de plus en plus douce, le débouché du Saint-Laurent ; il remonta le fleuve jusqu’au village de Hochalaga qu’il nomma Mont-Royal et que nous appelons aujourd’hui Montréal.

… Ainsi se trouva ouverte à nos colons et à nos trappeurs la route de cette magnifique terre canadienne, que la France devait perdre, avec l’Inde, en 1763, au profit de l’Angleterre.

Arthenay

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