La capillarité 2

La Nature N°719 — 12 Mars 1887
Mardi 27 septembre 2011

Prenez une aiguille à coudre en acier, posez-la sur une fourchette, ou sur une petite fourche formée d’un fil de cuivre recourbé, que vous descendrez lentement dans un verre rempli d’eau ; si vous agissez avec précaution, de manière à ce que l’aiguille soit doucement posée à la surface du liquide, vous arriverez à la faire flotter comme un fétu de paille. Ce phénomène est dû à ce que l’acier n’est pas mouillé par le liquide ; il se forme sur son contour un ménisque dont le volume est considérable par rapport à celui du corps flottant. Le volume du liquide déplacé soit par le corps, soit par l’effet capillaire, peut donc avoir le même poids que le corps flottant, d’où il résulte que celui-ci ne s’enfonce pas. Il est bon, pour faciliter le succès de l’expérience, de graisser légèrement l’aiguille d’acier, en la passant simplement entre les doigts.

La figure ci-dessus montre un autre moyen de réussir l’expérience ; on place une feuille de papier à cigarette à la surface de l’eau contenue dans un verre, on y pose délicatement l’aiguille ; le papier imbibé d’eau ne tarde pas à tomber au fond du vase et l’aiguille flotte à sa surface comme on le voit au second plan de la figure. Nous avons réussi à faire flotter ainsi un morceau de fil de cuivre de 1 millimètre de diamètre, et même une pièce de 5 francs en or.

On peut encore réussir l’expérience avec une plume métallique, qui nage parfaitement à la surface de l’eau ; si l’on a préalablement aimanté la plume, elle constitue en flottant une véritable boussole.

G. T.

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